Programme de suivi et de rapports sur la bioénergie
L'Afrique est le plus grand consommateur au monde de sources d'énergie traditionnelles issues de la biomasse (bois de chauffage, charbon de bois et résidus agricoles). Le pourcentage d'utilisation de combustibles solides (charbon de bois et bois de chauffage) dans la région est le plus élevé au monde. Avec une population estimée à 900 millions de personnes ne disposant pas d'installations de cuisson propres et plus de 600 millions n'ayant pas accès à l'électricité, deux tiers des pays africains dépendent de la biomasse pour plus de 50 % de la consommation totale d'énergie finale. On estime qu'un tiers dépend de cette ressource pour plus de 80% et que certains pays en dépendent pour plus de 90%.
La biomasse représente pas moins de deux tiers de la consommation totale d'énergie finale dans la région subsaharienne. Selon la base de données des statistiques énergétiques de l'AFREC, l'ensemble du continent a consommé 269 millions de tonnes d'équivalent pétrole (Mtep) de biomasse et 295 Mtep d'énergie conventionnelle en 2019. La région subsaharienne représente 91,38 % de la consommation totale en Afrique, tandis que l'Afrique du Nord représente 0,22 % et l'Afrique du Sud 8,40 %. Le bois de chauffage, y compris le charbon de bois, est la source d'énergie de biomasse la plus courante et la plus néfaste pour l'environnement, représentant environ 45 % de la consommation d'énergie de biomasse sur le continent, tandis que le charbon de bois représente environ 3 %.
La production et la consommation de bioénergie ont des impacts directs sur la biodiversité, la qualité de l'eau et du sol, ainsi que sur un certain nombre d'aspects sociaux et économiques de première importance pour les pays en développement. Cependant, dans de nombreux pays, la collecte de données est entravée par un certain nombre de problèmes, notamment la faiblesse des établissements sectoriels et le manque de capacités financières, institutionnelles et humaines. L'amélioration de la collecte et de l'analyse des données est essentielle pour suivre les tendances sectorielles de la bioénergie dans le temps, évaluer la durabilité et élaborer des politiques judicieuses.
L'objectif du programme est par conséquent d'améliorer et de renforcer la capacité des pays africains à mesurer/collecter et analyser les données sur la bioénergie et à établir un système solide de suivi continu par la mise en œuvre des indicateurs de durabilité pour la bioénergie (GSI) et des meilleures pratiques connexes de la FAO. Le programme proposera également des recommandations et des politiques adaptées que chaque pays pourra mettre en œuvre pour améliorer le suivi et la durabilité de la production et de la consommation de bioénergie.
Les objectifs spécifiques sont les suivants :
- Améliorer la capacité des états membres, dans la collecte, l'analyse et le suivi des données sur la bioénergie.
- Évaluer et améliorer la capacité des États membres à mesurer les GSI et à les utiliser pour orienter l'élaboration des politiques en matière de bioénergie.
- Établir les bases d'une plateforme nationale pour le suivi à long terme de la durabilité de la bioénergie dans les États membres.
- Élaborer des politiques recommandées sur mesure pour chaque pays bénéficiaire afin d'améliorer le suivi et la durabilité de la production et de la consommation de bioénergie, et fournir un soutien pour la mise en œuvre ; et
- Conseiller les décideurs et associer les parties prenantes aux meilleures pratiques en matière de bioénergie afin d'optimiser la durabilité et de contribuer à l'adaptation au changement climatique.
A cette fin, le programme devra :
- Évaluer la disponibilité des données et les capacités humaines et institutionnelles ;
- Familiariser les parties prenantes avec les indicateurs clés et les concepts clés correspondants pour la gestion des données sur la bioénergie ;
- Adapter les méthodologies de mesure des indicateurs aux conditions du pays ;
- Définir une stratégie de collecte de données et combler les principales lacunes en matière de données;
- Établir des valeurs de référence pour les indicateurs ;
- Identifier les besoins en formation et renforcer les capacités pour un suivi continu ;
- Faciliter une discussion multipartite sur les valeurs de base des indicateurs et leurs implications pour les objectifs politiques des années à venir ;
- Mettre au point des recommandations et des politiques sur mesure pour les pays bénéficiaires; et
- Soutenir les pays bénéficiaires pour la transformation des recommandations politiques en politiques efficaces.
Cadre stratégique pour la Gestion des données sur la bioénergie en Afrique